le prix du courage et du parler vrai

J'ai eu la chance de voir et d'écouter Mireia Boya (CUP) à Montpellier le 9 janvier dernier, lors d'une rencontre mémorable. Prenant la parole après les 43 minutes de la visioconférence du président Puigdemont, elle avait prouvé au côté de Laura Borràs (JuntsXCat) et Ana Surra (ERC) que les femmes des trois partis formant coalition indépendantistes savaient mieux s'entendre que ne le feraient quelques jours plus tard, au pays, leurs homologues masculins.

Mireia Boya, née à Saint-Gaudens, Aranaise, maniant à la perfection quatre langues -occitan, catalan, castillan et français-, y avait prouvé sa constance et la cohérence de sees convictions, aussi bien sur l'indépendance que sur la république.

Ce matin, à la différence de Carme Forcadell dont le brusque revirement n'a pas été sans effet sur mon absence du débat public pendant de longues semaines, elle a réitéré sa décision de ne pas se soumettre à la constitution espagnole et de revendiquer la parole du Premier Octobre et le programme de la CUP. Elle est sorti libre et sans mesure préventive.

Un succès ? Non pas. Le contexte a sans doute pesé plus que sa parole. Mais il n'est pas à douter qu'elle serait entrée en prison sans ciller si la justice avait pris une autre décision. 

La victoire est dans sa dignité et son parler vrai. Un baume à l'heure où la rue se tait face à l’inconstance des politicien(ne)s.